21ans


DESIRS

Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte, et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence. Sans aliĂ©nation, vivez autant que possible en bons termes avec toutes personnes. Dites doucement et clairement votre vĂ©ritĂ© ; et Ă©coutez les autres, mĂŞme le simple d’esprit et l’ignorant ; ils ont eux aussi leur histoire. Evitez les individus bruyants et agressifs, ils sont une vexation pour l’esprit. Ne vous comparez avec personne : vous risqueriez de devenir vain ou vaniteux. Il y a toujours plus grands ou plus petits que vous. Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements. Soyez toujours intĂ©ressĂ©s Ă  votre carrière, si modeste soit-elle ; c’est une vĂ©ritable possession dans les prospĂ©ritĂ©s changeantes du temps. Soyez prudent dans vos affaires ; car le monde est plein de fourberies. Mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe ; plusieurs individus cherchent les grands idĂ©aux ; et partout la vie est remplie d’hĂ©roĂŻsme. Soyez vous-mĂŞme. Surtout n’affectez pas l’amitiĂ©. Non plus ne soyez cynique en amour, car il est en face de toute stĂ©rilitĂ© et de tout dĂ©senchantement, aussi Ă©ternel que l’herbe. Prenez avec bontĂ© le conseil des annĂ©es, en renonçant avec grâce Ă  votre jeunesse. Fortifiez une puissance d’esprit pour vous protĂ©ger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude. Au-delĂ  d’une discipline saine, soyez doux avec vous-mĂŞme. Vous ĂŞtes un enfant de l’univers, pas moins que les arbres et les Ă©toiles ; vous avez le droit d’être ici. Et qu’il vous soit clair ou non, l’univers se dĂ©roule sans doute comme il le devrait. Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre conception de lui, et quels que soient vos travaux et vos rĂŞves, gardez dans le dĂ©sarroi bruyant de la vie, la paix dans votre âme. Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rĂŞves brisĂ©s, le monde est pourtant beau. Prenez attention. Tachez d’être heureux.

Trouvé dans une vieille église de Baltimore en 1692. Auteur inconnu.