SIGNES

René Aigrot a composé un petit compte-rendu de sa rencontre avec Léon.
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SIGNES

Signes s’écrit Sinha en Provençal classique
et Signo en Provençal de norme mistralienne.

Randonnée du jeudi 23 janvier 2014 : Les hauteurs de Signes
Conduite par Guy : 22 participants

Arrivée à Signes : une surprise nous attend, Grand Guy va faire la rando avec nous
22 au départ
Gilbert teste ses talents de dompteur !

Marie Annick regrette l’absence de Jean Paul : Elle envoie un message.
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L'heure exquise !

    Un petit peu d’histoire


    Le village de Signes est le lieu d’élection de deux Saints qui sont particuliĂšrement honorĂ©s : St Jean et St Eloi. L’origine de ces deux cultes se perd dans la nuit des temps.

    Plusieurs Ă©lĂ©ments cependant peuvent leur ĂȘtre rattachĂ©s.

    D‘abord le nom du village lui-mĂȘme dont la premiĂšre trace Ă©crite date de 984,Signa, signal, terres marquĂ©es.

    Ensuite un vƓu prononcĂ© devant les deux saints par le chevalier de Tressemanes chĂątelain de Meyrarguette, ancienne place forte du terrain de Signes avant le dĂ©part pour les Croisades.

    Enfin un privilĂšge trĂšs curieux dont jouissent les Signais depuis le 17° siĂšcle, privilĂšge dit du « droit de chasse Â» les «  fusils Â» de Signes avant de s’inscrire dans les rites folkloriques modernes firent de vĂ©ritables carnages parmi les porcs sauvages et les troupes du duc de Savoie .

    Les plus anciens peuples connus qui aient occupĂ© la rĂ©gion de Signes, ont Ă©tĂ© les" Ligures". race dure et fĂ©roce (VI siĂšcle avant notre Ăšre) s'abritant dans des cavernes, dont seulement quatre ont Ă©tĂ© fouillĂ©es Ă  ce jour.  Il y fut trouvĂ© des dĂ©bris de poterie, des silex, et une jolie pointe de lance.  Comme la plupart des bourgs, Signes a connu toutes les phases du progrĂšs, constamment  soutenu, jusqu'Ă  la rĂ©volution, par une forte armature religieuse qui se dĂ©grada au fil des Ă©vĂšnements. 

    En 1884, lors de la dĂ©vastatrice Ă©pidĂ©mie de peste qui ravagea le pays, Signes fut le refuge des EvĂȘques, seigneurs qui petit Ă  petit colonisĂšrent toute la rĂ©gion, crĂ©ant des impĂŽts dits "extraordinaires" au grand mĂ©contentement des Signois.  Le marasme entre Commune et EvĂȘques seigneurs atteint alors son apogĂ©e qui gĂ©nĂ©ra l'assassinat de l'Ă©vĂȘque FrĂ©dĂ©ric Raguenaut Ă  son domicile de Signes, par Claude Bausset et son comparse François Almaric, lesquels furent exĂ©cutĂ©s peu aprĂšs.

    De nouvelles reprĂ©sailles furent alors instituĂ©es envers les Signois dont une, assez particuliĂšre, qui ordonnait que,  pour tout dĂ©funt natif de Signes, le corbillard fasse le tour du village, avec une station Ă  la chapelle saint Jean, une autre Ă  l'Ă©glise saint Pierre, enfin, une troisiĂšme au cimetiĂšre. Il est Ă  noter que ce rite est toujours pratiquĂ©, avec toutefois un  allĂ©gement sur la longueur du circuit....

    Et du vécu

     

    Quelques pensĂ©es sur le village de Signes... Si nous aimons l'histoire de notre patrie, la grande, combien nous est plus chĂšre celle du village qui nous a accueilli dĂšs notre plus tendre enfance, avec ses plus douces joies, son insouciance, ses premiĂšres peines,  oĂč vĂ©curent mes aĂŻeux  dont les restes reposent dans l'humble petit cimetiĂšre. Ceci justifie peut ĂȘtre mon attachement sans limite  Ă  ce petit village.Signes, qui compte 2800 habitants appelĂ©s les "Signois", est une bourgade du centre Var Ă  470 mĂštres d'altitude, nichĂ©e sur un petit promontoire aux pieds de la chaĂźne montagneuse de la Sainte Baume.

    Les "montagnettes" qui surplombent le village sont : au nord, la chaĂźne d'Agnis, point culminant ; le" Mourre d'Agnis Â» : 1000 mĂštres. A l'opposĂ©, la chaĂźne de "Limate" qui culmine Ă  850 mĂštres. Deux riviĂšres :le "Raby" et le" Latail" et un fleuve: le"Gapeau", prennent leur sources sur cette plus grande commune du Var (13500 hectares).

    Parlons Ă  prĂ©sent des fĂȘtes actuelles du village, la" Saint Jean" et la "St. Eloi." , le 24 juin pour la Saint Jean, et le week-end le plus proche pour la St Eloi.

    La St. Jean est une fĂȘte paroissiale, avec procession Ă  l'effigie du saint, Ă  laquelle participent de jeunes enfants dĂ©guisĂ©s avec des peaux de mouton et tenant en laisse de jolis petits agneaux toilettĂ©s et enrubannĂ©s. Le tout couronnĂ© par un grand feu de "Saint Jean" en fin de journĂ©e.

    La St. Eloi est la fĂȘte des chevaux.  Le samedi soir "victoire du feu" 24 bravadiers  en tenue festive, (pantalon blanc-veste, cravate et chaussures noires, coiffĂ©s d'un chapeau haut de forme noir et plumes d'autruche.), armĂ©s de fusil de chasse et  cartouches (sans plomb), vont essayer d'empĂȘcher le feu de s'embraser. Mais, grĂące aux efforts des "Prieurs", celui-ci s'embrasera malgrĂ© tout, sous la bĂ©nĂ©diction du CurĂ© du village et accompagnĂ© d'une salve de coups de fusil  on ne peut plus bruyante. Le dimanche, les mĂȘmes bravadiers dĂ©filent, montĂ©s sur 24 magnifiques chevaux de trait splendidement harnachĂ©s avec bride Ă  l'effigie du saint,  jusqu'Ă  l'Ă©glise. (office religieux - cĂ©rĂ©monie du "citron")

    Les bravadiers se dĂ©coiffent devant St Eloi. Et pendant l’évangile le capitaine prĂ©sente un citron Ă  chaque cavalier, y insĂšre des piĂšces de monnaie dans des incisions prĂ©alables puis le pique de la pointe de son Ă©pĂ©e, l’épĂ©e passe de main en main jusqu’au dernier de la file, le dernier saisit le citron est le dĂ©pose devant l’autel.

    Cette fĂȘte traditionnelle remonte au XV° siĂšcle. Toutes ces festivitĂ©s sont accompagnĂ©es en permanence  d'une vingtaine de fifres et tambourins.


 

Par Bernadette et Grand Guy

 

 

Marie Annick nous dit qu'elle avait complÚtement perdu le goût du vin d'orange !
Louis nous présente tous les richesses que nous pouvons puiser dans les nouveaux commentaires 
que vous trouverez sur le site et qui accompagnent la rando du jour.
Remercions la petite Ă©quipe de volontaires qui Ă©laborent ces documents
Gilbert nous sort de derriÚre les fagots une bouteille de champagne qui restait de notre pot de rentrée de l'AG.
Il nous a certifié qu'il n'en restait qu'une !!!
et voilà : la moitié du pinard qui fout le camp par terre !
Bravo Gilbert !
Tout le monde rigole
Café ?
Grand Guy nous lit le texte qu'il a rédigé pour nous présenter l'histoire de son village !
Voir texte ci-contre
Bernadette complĂšte par quelques notes personnelles.
tout finit par un ban
Dis donc, Guy ! Ginette n'aurait pas oubliĂ© ça, la derniĂšre fois oĂč vous ĂȘtes venu ici ?
La commission paritaire composĂ©e de membres du ministĂšre de l'amĂ©nagement du territoire, du ministĂšre de l'agriculture, des eaux et forĂȘts, le ministĂšre du temps libre,
 les membres du conseil régional, les représentants de la communauté de communes et du conseil général, ainsi que les controleurs du ministÚre des finances chargés de veiller
à l'égale répartition des dépenses engagées, sans compter ...
a consommé 50 % du budget !!!
     Rigolez pas, c'est nous qui payons. Au cas oĂč certains auraient pas compris que nous sommes les dindons, On nous l'affiche !
Un beau chĂȘne.
Chapelle de l'Anonciation - 25 mars   ( 9 mois avant Noël !)
Le village de Signes
On ne se laisse pas faire Ă  Signes !
(Fourrager : ramasser du fourrage)
Grand Guy nous offre le pot !
Tiens ! voilà de la visite ! Léon a repéré notre arrivée chez Guy !
Cette année, on a fait au moins 80 sangliers et 300 grives.
Pour plus de détails, cliquez sur la photo et patientez 2 minutes pour charger la vidéo
La preuve : le congélateur du grand Guy !
Ces dames sont fascinées !
Bon, c'est pas tout ça, mais j'ai du boulot moi ! Les grives ne vont pas tarder à passer !
Véhicule spécialement aménagé par Léon !

Merci  Guys, on se souviendra de la rando Ă  Signes

  

 UNE RANDONNEE SIGNEE

 Petit matin GRMistique comme les autres ! L’air est presque frais. Nous sommes le 23 janvier 2014 et les montagnes de SIGNES nous accueillent chaleureusement. Il ya quelque chose d’indĂ©finissable et de jubilatoire en soi ! Quelque chose qui sent dĂ©jĂ  le printemps, dilate la bronche et bien d’autres choses encore
Sans parler de ces paysages dont tous ici sont addictes

 Grand Guy ! Il est bien le seigneur de ses terres. Un personnage haut en couleur et dont la filiation dans ce village se perd en conjecture.

 Plusieurs fois nous avons Ă©tĂ© accueillis dans sa propriĂ©tĂ© aprĂšs des randonnĂ©es inoubliables en l’esprit. Chaque fois, nous avons pu jauger de cet engouement Ă  recevoir le groupe. AprĂšs toutes ces randos, nous avons pu juger aussi de la convivialitĂ© du maitre des lieux.

 Les randonneurs s’étirent face Ă  la pente ! La pĂ©nibilitĂ©  force Ă  la sĂ©lection, mais il y a tant d’opiniĂątretĂ© en chacun pour ces inconditionnels de la semelle ! Peut ĂȘtre un peu de masochisme 
 Aussi !

 AprĂšs moult pĂ©ripĂ©ties , c’est le repas qui s’affiche. Probablement le meilleur moment du pĂ©riple
Tout en dĂ©gustant son dĂ©licieux vin d’orange dont il a le secret, Grand Guy nous brosse l’histoire de SIGNES depuis des temps immĂ©moriaux, avant de nous dĂ©clamer qu’il est bien issu d’une des deux grandes familles originelles du microcosme
 Profond respect !

 Bien entendu, bon nombre de conversations convergent vers la chasse ! Il n’y a que la chasse qui vaille dans cette vallĂ©e sauvage ! Une chasse aux sangliers, aux grives et aux petits oiseaux qu’il  nous dĂ©crit toujours avec ferveur et tellement d’éloquence.

 Conversation aidant, il nous parle de son cousin ! Un de ces chasseurs impĂ©nitents dont l’obsession pour cette mĂȘme chasse au sanglier est une rĂ©alitĂ© incontournable. Un cousin qui est Ă  l’en croire, un grand obstacle Ă  la pĂ©rennitĂ© de la race des cochons. Le Calamity James de la corporation des chasseurs de cette rĂ©gion
S’il en Ă©tait !

 La redescente se fait sans obstacle particulier, et, nous nous retrouvons vite devant un endroit unique en son genre ! Un de ces endroits qui dĂ©contenance forcĂ©ment mĂȘme les ermites les plus orthodoxes !

 TrĂšs vite nous nous retrouvons devant le pot de l’amitiĂ©. Des moments de bien ĂȘtre qui renforcent encore ces liens trĂšs spĂ©cifiques au groupe.

 Une voiture vient de s’arrĂȘter en contre bas ! L’homme qui nous arrive dans sa tenue bariolĂ©e ne prĂȘte pas Ă  confusion. C’est bien LĂ©on le cousin du grand GUY. BasanĂ©, la barbe frisĂ©e poivre et sel. Le bonnet largement engoncĂ© sur les oreilles. Un regard scrutateur et noir, la braguette imprĂ©cise ! C’est lĂ , un de ces personnages d’Alphonse Daudet qui s’exalte au dĂ©cor. Tout le monde retient son souffle ! Un silence profond s’est installĂ© chez nos joyeux drilles. La gente fĂ©minine exulte 
 Dans sa dĂ©marche chaloupĂ©e, y a quelque chose de Pagnolesque en lui ! Un de ces paroissiens qui sent la Provence millĂ©naire ! Un spĂ©cimen forcĂ©ment en voie de disparition. Le dernier des mohicans 
Peut ĂȘtre ! Il est des mimĂ©tismes qui tutoient souvent les genres ! Depuis trop de chasses, cet homme finira par ressembler Ă  ses sangliers, s’il n’y prend pas garde â€ŠDixit DARWIN !

 Avant mĂȘme qu’il ne s’exprime, nous avons compris que l’homme Ă©tait entier, extravagant, hors paire ! Avant mĂȘme qu’il ne s’exprime, nous avons fait aussitĂŽt un parallĂšle avec Raboliot ! Ce personnage flamboyant de Maurice Genevoix! Avant mĂȘme qu’il ne s’exprime, nous avons tous compris aussi que nous vivions un de ces moments forts qui reste gravĂ© dĂ©finitivement en mĂ©moire.

 AprĂšs les salamalecs d’usage, le grand Guy va s’efforcer de dĂ©crire les grandes qualitĂ©s de son cousin pour la chasse et cette obsession farouche pour le gibier Ă  poil qui le caractĂ©rise !

 Devant tant de compliments, L’homme s’abandonne
un peu ! Comme il n’a pas le temps, puisqu’il va au dernier passage des grives. Urgence oblige! Le voilĂ  qui nous dĂ©clame dans le dĂ©sordre, des dizaines de bĂȘtes tuĂ©es au pied levĂ©. Il y a bien chez ce type quelque chose de grandiloquent qui Ă©tonne. Il y a  de la poĂšsie en lui! Beaucoup de poĂ©sie qui suinte naturellement du personnage ! Ce type respire ses passions par tous les pores de ses sens et cela lui va si bien.

 Que l’on ne se prĂȘte pas Ă  confusion. LĂ©on est rodĂ© Ă  la chose, puisque le congĂ©lateur du grand Guy dĂ©borde de viande. Quoi qu’il en soit, ce dernier nous a fait un cadeau extraordinaire ! Le cadeau d’avoir manigancĂ© la rencontre. Il nous a permis de rencontrer un de ces vrais personnages de cette Provence  bellissime et profonde.

 Merci mon grand GUY ! Tu nous Ă  fait rĂȘver â€ŠBeaucoup!

 Salut LEON ! Que Dieu te garde.

 RenĂ© Aigrot

 
 

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