Un petit peu dâhistoireâŠ
Le village de Signes est le lieu dâĂ©lection de deux Saints qui sont particuliĂšrement honorĂ©s : St Jean et St Eloi.
Lâorigine de ces deux cultes se perd dans la nuit des temps.
Plusieurs Ă©lĂ©ments cependant peuvent leur ĂȘtre rattachĂ©s.
Dâabord le nom du village lui-mĂȘme dont la premiĂšre trace Ă©crite date de 984,Signa, signal, terres marquĂ©es.
Ensuite un vĆu prononcĂ© devant les deux saints par le chevalier de Tressemanes chĂątelain de Meyrarguette, ancienne
place forte du terrain de Signes avant le départ pour les Croisades.
Enfin un privilÚge trÚs curieux dont jouissent les Signais depuis le 17° siÚcle, privilÚge dit du « droit de
chasse » les « fusils » de Signes avant de sâinscrire dans les rites folkloriques modernes firent de vĂ©ritables carnages parmi les porcs sauvages et les troupes du duc de Savoie
.
Les plus anciens peuples connus qui aient occupé la région de Signes, ont été les" Ligures". race dure et
féroce (VI siÚcle avant notre Úre) s'abritant dans des cavernes, dont seulement quatre ont été fouillées à ce jour. Il y fut trouvé des débris de poterie, des silex, et une jolie
pointe de lance. Comme la plupart des bourgs, Signes a connu toutes les phases du progrÚs, constamment soutenu, jusqu'à la révolution, par une forte armature religieuse qui se
dégrada au fil des évÚnements.
En 1884, lors de la dĂ©vastatrice Ă©pidĂ©mie de peste qui ravagea le pays, Signes fut le refuge des EvĂȘques, seigneurs
qui petit Ă petit colonisĂšrent toute la rĂ©gion, crĂ©ant des impĂŽts dits "extraordinaires" au grand mĂ©contentement des Signois. Le marasme entre Commune et EvĂȘques seigneurs
atteint alors son apogĂ©e qui gĂ©nĂ©ra l'assassinat de l'Ă©vĂȘque FrĂ©dĂ©ric Raguenaut Ă son domicile de Signes, par Claude Bausset et son comparse François Almaric, lesquels furent exĂ©cutĂ©s
peu aprĂšs.
De nouvelles représailles furent alors instituées envers les Signois dont une, assez particuliÚre, qui ordonnait que,
pour tout défunt natif de Signes, le corbillard fasse le tour du village, avec une station à la chapelle saint Jean, une autre à l'église saint Pierre, enfin, une troisiÚme au
cimetiÚre. Il est à noter que ce rite est toujours pratiqué, avec toutefois un allégement sur la longueur du circuit....
Et du vĂ©cuâŠ
Quelques pensées sur le village de Signes... Si nous aimons l'histoire de notre patrie, la grande, combien nous est plus chÚre celle du village qui nous a accueilli
dĂšs notre plus tendre enfance, avec ses plus douces joies, son insouciance, ses premiĂšres peines, oĂč vĂ©curent mes aĂŻeux dont les restes reposent dans l'humble petit
cimetiĂšre. Ceci justifie peut ĂȘtre mon attachement sans limite Ă ce petit village.Signes, qui compte 2800 habitants appelĂ©s les "Signois", est une bourgade du
centre Var à 470 mÚtres d'altitude, nichée sur un petit promontoire aux pieds de la chaßne montagneuse de la Sainte Baume.
Les "montagnettes" qui surplombent le village sont : au nord, la chaßne d'Agnis, point culminant ; le" Mourre d'Agnis » : 1000 mÚtres. A
l'opposé, la chaßne de "Limate" qui culmine à 850 mÚtres. Deux riviÚres :le "Raby" et le" Latail" et un fleuve: le"Gapeau", prennent leur sources sur
cette plus grande commune du Var (13500 hectares).
Parlons Ă prĂ©sent des fĂȘtes actuelles du village, la" Saint Jean" et la "St. Eloi." , le 24 juin pour la Saint Jean, et le week-end le plus proche
pour la St Eloi.
La St. Jean est une fĂȘte paroissiale, avec procession Ă l'effigie du saint, Ă laquelle participent de jeunes enfants dĂ©guisĂ©s avec des peaux de mouton et
tenant en laisse de jolis petits agneaux toilettés et enrubannés. Le tout couronné par un grand feu de "Saint Jean" en fin de journée.
La St. Eloi est la fĂȘte des chevaux. Le samedi soir "victoire du feu" 24 bravadiers en tenue festive, (pantalon blanc-veste, cravate et chaussures
noires, coiffĂ©s d'un chapeau haut de forme noir et plumes d'autruche.), armĂ©s de fusil de chasse et cartouches (sans plomb), vont essayer d'empĂȘcher le feu de s'embraser. Mais, grĂące aux
efforts des "Prieurs", celui-ci s'embrasera malgré tout, sous la bénédiction du Curé du village et accompagné d'une salve de coups de fusil on ne peut plus bruyante. Le dimanche,
les mĂȘmes bravadiers dĂ©filent, montĂ©s sur 24 magnifiques chevaux de trait splendidement harnachĂ©s avec bride Ă l'effigie du saint, jusqu'Ă l'Ă©glise. (office religieux - cĂ©rĂ©monie du
"citron")
Les bravadiers se dĂ©coiffent devant St Eloi. Et pendant lâĂ©vangile le capitaine prĂ©sente un citron Ă chaque cavalier, y insĂšre des piĂšces de monnaie dans des
incisions prĂ©alables puis le pique de la pointe de son Ă©pĂ©e, lâĂ©pĂ©e passe de main en main jusquâau dernier de la file, le dernier saisit le citron est le dĂ©pose devant lâautel.
Cette fĂȘte traditionnelle remonte au XV° siĂšcle. Toutes ces festivitĂ©s sont accompagnĂ©es en permanence d'une vingtaine de fifres et tambourins.